Dans nos poumons, des milliards de cils tapissent les parois et battent de manière organisée pour évacuer le mucus de nos bronches, depuis le premier jour de notre vie. Ce mécanisme prend le nom de transport mucociliaire, et c'est un sujet de recherche très actif à Marseille, où des chercheur(e)s de plusieurs laboratoires AMU mettent en commun leurs compétences en physique expérimentale, mécanique des fluides, biologie du développement et pneumologie pour en percer les secrets.
Dans leur récent article "Active mucus–cilia hydrodynamic coupling drives self-organization of human bronchial epithelium", publié dans la très connue revue Nature Physics, les chercheur(e)s établissent que ce sont les interactions biophysiques entre d’une part les cils battant à l’échelle microscopique, et d’autre part le déplacement du mucus à l’échelle centimétrique qui gouvernent l’orientation dynamique des battements de cils. Ils démontrent que les battements ciliaires s’alignent en présence de mucus et se désalignent quand le mucus est retiré et révèlent, grâce à la modélisation, que la force de l’écoulement exercée par le mucus sur les cils aligne leur direction de battement, permettant ainsi de transporter efficacement le mucus le long des bronches et de la trachée.
Etienne Loiseau, Simon Gsell, Aude Nommick, Charline Jomard, Delphine Gras, Pascal Chanez, Umberto D’Ortona, Laurent Kodjabachian, Julien Favier et Annie Viallat.
Active mucus–cilia hydrodynamic coupling drives self-organization of human bronchial epithelium. Nature Physics, Nature Publishing Group, 2020, ⟨10.1038/s41567-020-0980-z⟩